Bon nombre de Malagasy n’a pas encore compris les différences entre l’abus et l’exploitation sexuelle, le harcèlement sexuel ainsi que la violence basée sur le genre (VBG) et le sexe. Dans les 3 cas, le/la survivant(e) et l’abuseur peut être un homme ou une femme ou encore un(e) mineur(e). Il peut donc y a avoir un harcèlement sexuel d’un homme à un homme, d’une femme à une femme, d’une femme à un homme ou d’un homme à une femme.
Harcèlement sexuel
Selon le Système des Nations unies, au niveau du secteur Aide et développement, plusieurs définitions et catégorisations s’imposent. Les avances ou conduites non désirées de nature sexuelle créant un environnement intimidant ou devenant la condition d’emploi en milieu professionnel constituent les formes de harcèlement sexuel. Si cela se passe entre collègues, ce serait plutôt le fait de toucher, d’embrasser ou parler d’une manière inappropriée à un(e) collègue au travail. A cela s’ajoute l’agression sexuelle tentée ou réelle, le viol ou tentative de viol.
Abus et exploitation sexuelle
S’il s’agit d’un acte sexuel non désiré, un viol ou tentative de viol entre les personnels, collaborateurs et une personne issue de la communauté bénéficiaire, c’est-à-dire celle appuyée ou dans le besoin ou affectée par une crise, on parle d’abus et exploitations sexuelles. L’abus sexuel est l’atteinte physique réelle ou menace de nature sexuelle, pouvant intervenir par la force, ou dans des situations d’inégalité, ou dans des conditions coercitives. L’exploitation sexuelle fait par contre référence à tout abus réel ou tentative d’abus d’une position de vulnérabilité, d’un différentiel de pouvoir, ou de confiance, à des fins sexuelles, notamment, entre autres, dans le but de profiter pécuniairement, socialement ou politiquement.
Violences basées sur le genre
Par contre, on parle de violence basée sur le genre si cette violence se manifeste entre des membres de la communauté ou de la population ou encore entre personnes sans lien professionnel. Il est à noter que les VBG désignent tout acte de violence dirigé contre une personne en raison de son sexe, et causant ou pouvant causer un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée. Les VBG sont également représentées sous forme de violence physique, sexuelle, psychologique et économique exercée au sein de la famille, y compris les coups, les sévices sexuels infligés aux enfants, les pratiques traditionnelles préjudiciables aux deux sexes, la violence au sein du couple et celle liée à l’exploitation. A cela s’ajoute la violence physique, sexuelle, psychologique et économique exercée au sein de la société, y compris les sévices sexuels, le harcèlement sexuel, le proxénétisme et la prostitution forcée.
Des hommes et femmes journalistes formés sur les violences
Les 16 et 17 novembre derniers, dans le cadre de la célébration des 16 jours d’activisme contre les VBG, laquelle démarrera le 25 décembre et s’achèvera le 10 janvier prochain, une formation sur l’égalité des genres, les violences basées sur le genre, la protection contre les abus et exploitations sexuels, a été dispensée par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF Madagascar) à l’endroit des journalistes de Madagascar. Le module portant sur le traitement des violences basées sur le genre dans les médias malagasy a fait des échos. Récemment avec les différents cas de viol, nombreux participants ont remis en question la qualité de leur travail, particulièrement en ce qui concerne le respect de l’identité des victimes. « Il est important de fixer un objectif avant de plonger dans la rédaction, entre autres. La formation nous a permis de comprendre qu’au lieu de se concentrer sur la victime, l’article peut être axé sur l’auteur. Au-delà du sensationnalisme, cela va permettre à la société d’agir en conséquence », avance Kanto Rajaonarivony, journaliste spécialisée dans les rubriques sociales auprès de notre journal. Et d’ajouter que divers termes employés quotidiennement au cours de la rédaction viennent d’être éclairés.
Durant deux jours, la facilitatrice Rossella Albertini, spécialiste en genre auprès de cet Organisme onusien, a abordé le langage commun sur ces thématiques ou encore leur perception, leur état de lieu ainsi que les informations disponibles et tant d’autres points aussi importants. « Par pure coïncidence, au cours de la semaine dernière, toute la presse s’est emballée sur le récit de plusieurs cas de violence basée sur le genre et de violence et abus sexuels envers les enfants. Par conséquent, cette formation a une importance un peu plus marquée afin d’utiliser les médias et la presse pour transmettre les bonnes informations, non seulement à propos des réalités à Madagascar, mais aussi des canaux de signalement et des services de prise en charge », a souligné la formatrice.
Dossier réalisé par K.R.